Hier Jean Ferrat, George Brassens, Renaud. Aujourd'hui les rappeurs Medine, Casey, Refugees of rap. Reste-t-il des chanteurs prêts à lever le poing ?
10 chansons engagées, d'hier et d'aujourd'hui
Quelque soit l'époque, qu'elle dénonce ou condamne, qu'elle égratigne ou qu'elle assassine, une chanson engagée ne laisse jamais indifférent. Focus sur 10 chansons "coups de poing" qui ont marqué leur époque.
Pour vous, un chanteur engagé c'est...
Françoise, 54 ans
"C'est quelqu'un qui comprend la réalité"
Marieke, 39 ans
"C'est quelqu'un qui se fout de la gueule du monde"
Charlyne, 20 ans
"C'est quelqu'un qui a des convictions"
Alexandre, 25 ans
"Quand c'est politique, je trouve ça bidon"
Karim Hammou : « Les rappeurs parlent de nosproblèmes »
Propos recueillis par Lucas Lallemand
Quand la chanson lève le poing
Hier Jean Ferrat, George Brassens, Renaud. Aujourd'hui les rappeurs Medine, Casey, Refugees of rap. Reste-t-il des chanteurs prêts à lever le poing ?
Karim Hammou : « Les rappeurs parlent de nos problèmes »
byPropos recueillis par Lucas Lallemand
Le rap
est-il aujourd’hui le principal vecteur de chanson engagée ?
Il n’a jamais été le seul vecteur de chanson
engagé. Et il n’a jamais été exclusivement une musique engagée. C’est
d’ailleurs tout aussi vrai du rap français que du rap américain. En tant que
sociologue, j’observe quels artistes revendiquent une forme d’engagement.
De
quelle manière les rappeurs s’engagent-ils dans leurs chansons ?
Certains artistes participent à des événements
militants, des concerts de soutien : l’engagement citoyen est une sorte de
mode de vie. Parmi les rappeurs qui cultivent cela, on pourrait citer le groupe
de rap La
Rumeur, ou encore un chanteur comme Médine, qui se sert de ce qu’il voit, à la télé ou en bas de
chez lui, pour s’engager dans ses chansons. C’est le propre du chanteur engagé
d’être observateur et de se sentir touché par telle ou telle situation.
L’engagement
des rappeurs est parfois considéré comme communautaire. Parlent-ils seulement de
leurs problèmes ?
C’est une vision qui dénote un spectaculaire manque de
connaissance du rap. Doit-on créer une opposition entre « problème des
uns » et « problème des autres » ? Je dirais plutôt que les
rappeurs parlent de nos problèmes, ceux qui se déroulent à quelques mètres de
nous ou à plusieurs kilomètres. Certaines figures reviennent souvent, notamment
le Palestinien ou l’Indien d’Amérique. Les opprimés en général. Les artistes
doivent les considérer comme de bonnes sources d’inspiration !