Pas romantique, une appli ? Des entrepreneurs ont saisi le filon de l’ultraconnectivité pour exploiter une nouvelle cible : la communication au sein du couple. Après l’« ami » Facebook et le « follower » Twitter… Le partenaire, ni plus ni moins. Des applications smartphones spécialement dédiées aux amoureux naissent les unes après les autres depuis quelques années. La finalité avancée par les promoteurs de ces micro-réseaux sociaux : renforcer le partage à deux, mettre en valeur les moments clés de son histoire, rester connectés en toute circonstance…

« Briser l’isolement »

« Aujourd’hui, partout dans le monde, la plupart des e-mails privés sont envoyés à onze heures du matin. Chaque fois que l’on a un moment libre pendant le travail, on dialogue avec nos proches. » C’est l’évolution mise en avant par des élèves de la promotion 2014 du master d’éthique de l’Université Paris 1. Dans leur rapport de mission portant sur un projet de réseau social intitulé Ppearls[1], ces étudiants se basent sur les travaux de l’anthropologue Stefana Broadbent pour signaler qu’« internet nous permet de briser l’isolement que les institutions imposent ». Alors que « jusqu'à il y a à peine quinze ans, l’usine, le bureau, l’école ne permettaient quasiment aucune communication avec la sphère privée. » L’affranchissement, en somme.

Si la communication numérique manque de glamour, les créateurs ont pris le problème à l’envers. Une plateforme se présente ainsi comme celle qui « réintègre la romance » dans la messagerie instantanée. Une autre permet d’envoyer des dessins (presque) faits à la main, ou encore d’apposer son empreinte digitale sur celle de son/sa petit(e) ami(e) (comme on peut le voir sur la vidéo de présentation). Une autre encore met l’accent sur les souvenirs communs, avec des onglets comme « moments » ou « calendrier », et propose d’être informé des conditions météos de l’endroit où se trouve sa moitié.

« Créer un espace virtuel pour le couple »

Vous trouvez ça gnangnan ? Pour décomplexer le client, l’appli Avocado joue sur la compassion et met en avant l’aspect pratique du système : « Nous comprenons le besoin de moyens amusants, rapides et privés de rester connecté à votre partenaire lorsque vous êtes en déplacement, peut-on lire sur le site. Une chose aussi simple que rester en contact durant la journée peut améliorer et renforcer une relation. »

Au final, ces applications offrent peu de fonctionnalités que ne proposent pas les principaux sites comme Facebook. Dans leur analyse, les étudiants d’éthique s’interrogent sur « l’apport d’un réseau social pour couples dans la situation déjà existante de l’intimité digitale ». Constat : « En ce qui concerne le projet Ppearls, il ne s’agit pas tant de faire exister le couple virtuellement que de créer un espace virtuel pour ce dernier ». Et si ça bug, on va boire un verre ?

[1] Rapport de mission Projet Ppearls Normes et valeurs d’un réseau social pour couples, Alenka AMBROZ, Ludivine FORTIN, Nabil OUALI (ETHIRES 2013/2014, Université Paris 1)

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« Miaou, tu veux danser ? » « Miaou pourquoi pas. » Dialogue fictif pour le moment, mais peut-être réel à l’avenir sur « Sex 4 Pet » (Sexe pour animaux de compagnie), un site de rencontres pour animaux qui devrait bientôt se lancer. C’est l’idée originale entrevue au cours d’un salon « start-up week-end » à Luxembourg le week-end du 24 et 25 mai.

Des promenades amoureuses

« Plusieurs idées étaient présentées et ont fait l’objet d’une sélection. J’ai travaillé sur cette idée lancée par un Français : créer un site de rencontre pour animaux, sous forme d’une application pour smartphones et tablettes », explique Benoît Dessaucy, 34 ans, digital marketeur à Libramont dans les colonnes de La Meuse.

Concrètement, il s’agirait d’une plateforme permettant aux propriétaires d’arranger des rencontres entre leurs animaux lors des promenades dans un but reproductif. Cette idée, qui peut paraître loufoque, a plu au jury du salon qui a attribué le deuxième prix à « Sex 4 Pet ».

Casanova, ce site est fait pour toi. Toi qui n’as qu’à claquer des doigts en soirée pour séduire, que dis-tu d’être payé pour exercer ton talent sur le web ? Le site www.NetDatingAssistant.com propose en effet de rémunérer les meilleurs dragueurs des sites de rencontre. Ils devront mettre leur talent de séducteur à l'œuvre pour obtenir des rendez-vous réels aux clients du site, des « trentenaires pressés » qui galèrent pour draguer.

« Payé au résultat, le NetDatingAssistant perçoit une réelle valorisation du travail effectué, précise le communiqué du site de rencontre, lui offrant une double satisfaction une fois sa tâche accomplie et une rémunération qui lui permet d'arrondir nettement ses fins de mois, à condition d'être un séducteur doué ! » Plus de 1000 personnes ont candidaté. La crème de la crème a été retenue. A vos claviers !

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Oubliez le tchat, MSN, Facebook ou Meetic et les autres sites de rencontres. Trouvez deux potes ou deux copines et inscrivez-vous. Smeeters s’occupe du reste.

En quoi consiste Smeeters ?

Fabrice : Ce site permet à trois filles et trois garçons de se rencontrer autour d’un verre. Chaque groupe s’inscrit ensemble et le site associe selon ses critères deux bandes susceptibles de s’entendre. Il réserve lui-même le restaurant.

Pourquoi vous êtes-vous inscrit sur Smeeters ?

Fabrice : On était avec deux potes, un est tombé dessus par hasard. On a trouvé le concept sympa.

Charlotte : Une des mes amies m'a proposé et cela m'a tenté car j'aime bien rencontrer de nouvelles personnes autour d'un verre. Ça permet aussi de faire la connaissance de trois garçons en même temps donc c’est intéressant quand on est célibataire.

Comment s’est passée la soirée ?

Charlotte : Je suis arrivée en retard donc ça démarrait mal ! Mais tout le monde s’amusait déjà. J’ai directement repéré Gaël, il était marrant et mignon. On a bien discuté. Il était Espagnol et avait un accent irrésistible.

Fabrice : On était venus pour s’amuser. Les filles étaient hyper réceptives. Au bout de 30 minutes, je savais déjà comment s’était passée la première fois de Flore. Ça a démarré super fort !

Est-ce que l’un ou l’une d’entre vous a flashé sur une personne ?

Fabrice : J’ai un ami plutôt beau gosse. Sandra était intéressée, il l’a remarqué et a tenu à payer son menu. Ils ont échangé leurs numéros ensuite. Il était amoureux limite (il rit).

Charlotte : J’ai vraiment bien aimé Gaël. Mais il a perdu des points quand il s’est évadé pour fumer après avoir payé. Le patron de restaurant nous a offert un dernier verre, on a fait une photo. Mais Gaël n’était plus là…

Aviez-vous déjà essayé un site de rencontre avant de vous tourner vers Smeeters ?

Charlotte : J’ai déjà testé « AdopteUnMec », « Meetic » et « EliteRencontre ». Si je devais faire un classement, je dirais que Smeeters arrive en tête. Avec ce système, on se rencontre directement au lieu de passer quinze ans (sic) à discuter avec des gens sur internet. C'est convivial car on est avec ses amis et pas tout seul devant son ordi.

Fabrice : Non, et je n’associais même pas Smeeters à un site de rencontres. Pour moi, c’était juste un plan drague élaboré (il rit). Mais j’utilise aussi Tinder, qui permet de voir sur son téléphone les profils des filles inscrites dans les environs du domicile. Si ça te plaît et que c’est réciproque, le dialogue peut s’engager.

Combien de rendez-vous Smeeters avez-vous faits ?

Fabrice : On en a déjà fait deux. Le troisième attendra pour le moment car ça n’a rien donné de concret. On a bien rigolé avec les filles sur le moment mais il n’y a eu pas de suite réelle.

Charlotte : J’en ai fait un seul. Je n’ai pas réussi à motiver les filles pour recommencer. J’aurai aimé le refaire. Au niveau du contact avec les gars, je suis allée au restaurant une semaine après avec Gaël. Mais il n’y a pas eu de deuxième rendez-vous.​

Comme chaque nouvelle tendance qui débarque sur net, le selfie a eu dès ses débuts un succès phénoménal. Touchant autant les jeunes que les plus vieux, les stars que les inconnus, les hommes que les femmes, il s’est petit à petit imposé dans nos sociétés presque comme l’unique moyen de se représenter en photo sur le net. Les déclinaisons de cet autoportrait se sont, elles aussi, démultipliées à la vitesse de l’éclair. Ainsi, aujourd’hui on dénombre des dizaines de « types » de selfies différents. Du selfiepet au selfieschotch, en passant par le halfselfie, l’imagination de ses adeptes n’a, semble-t-il, plus de limites. Et surtout en dépasse parfois celles du raisonnable.

Les exemples les plus probants du mauvais goût que peuvent avoir les selfies resteront probablement ceux des « selfies with homeless people » ou encore les fameux « funeral selfies ». Le premier consistant à se prendre en photo tout sourire, avec un SDF affalé derrière soi. Une façon relativement étrange de se mettre en avant sur la toile. Le second consistant à le faire devant le cercueil d’un proche lors d‘un enterrement. Si ces dérives relèvent davantage de la bêtise (on l’espère) que de l’envie de choquer. Il n’en reste pas moins que leurs auteurs ne recherchent qu’une seule chose : le buzz. Le selfie étant par nature un moyen de s’auto promouvoir il n’est pas étonnant que les fabricants des téléphones aient cherché un moyen de leur en faire aussi. Ainsi, avec ses millions d’utilisateurs, le selfie ne pouvait pas échapper aux marketeurs qui ont très vite compris ce que ça pouvait leur rapporter.
Petit à petit, il est devenu le moyen de promotion gratuit pour ses marques. Sans le savoir ses utilisateurs en sont devenus leurs marionnettes afin de valoriser par la même occasion l’e-réputation des fabricants. En tête du règne des marionnettistes : ​Samsung et ​Apple. Depuis des mois, les deux marques se livrent une bataille sans merci. Allant jusqu'à proposer de l’argent (beaucoup) ou même piéger leurs « selfiteurs ». Les deux marques n’hésitent pas à mettre le paquet pour gagner. Dans les récents exemples marquants, on retrouve le selfie des célébrités à la cérémonie des Oscars, payé par Samsung. Ce selfie aurait était retweeté plus de 3 millions de fois avec le hashtag Samsung… Ne s’arrêtant pas là, le fabricant sud-coréen de Smartphones n’a pas hésité à piéger, un mois plus tard, Barack Obama. Le président des États-Unis s’est vu faire un selfie avec une star de base-ball sans savoir que ce dernier était payé par la marque. Résultat : un selfie plus d’1 million de fois retweeté et surtout une belle free publicité.

La e-reputation est donc devenu le mot d’ordre de notre civilisation. Nous sommes tous, ou presque, totalement focalisés sur le nombre de likes que l’on peut engranger. Le problème reste que la mise en scène de soi peut en devenir très dangereuse.
C’est le cas avec les sexfies. Ces nouveaux selfies très tendance chez les jeunes adolescents, qui consistent à se prendre en photo après ou avant un acte sexuel, de manière dénudée. L’idée est de montrer à ses « réseaux » que l’on est d’une part sexy mais surtout que l’on peut le faire partout…
Le problème étant que la plupart de ces adeptes ne sont malheureusement pas conscients de l’impact négatif que ce type de photos peut avoir sur leur fameuse e-réputation.En se mettant de la sorte en scène, ils ne pensent qu’au buzz à court terme que la fameuse photo va pouvoir leur apporter. Mais surtout en occultent l’aspect « pousse au crime », en ne pensant qu’à leur autopromotion. Le cas de deux adolescentes agressées sexuellement aux Etats-Unis l’an dernier, à cause de leurs sexfies, n’a, par exemple, absolument pas effrayé les adolescents. Plus inquiétant encore, ils sont de plus en plus nombreux à suivre cette tendance.

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